Plus d’engagement, de motivation, d’innovation et de valeur … Découvrez la puissance de l’Ikigaï pour définir votre raison d’être.
Depuis une dizaine d’années fleurissent des démarches et des visions pour repenser les organisations : entreprises libérées, humanistes, qvt, bonheur au travail, sociocratie, holacratie, et autour tout un écosystème de consultants, coachs, enseignants, chercheurs, … qui théorisent et accompagnent ces changements (Qui ne concerne peu ou prou que moins de 10% des entreprises dans le monde).
Encouragées ou attirées par des méthodes venues de la Silicon Valley, d’autres et parfois les mêmes, implantent des lieux de détentes, des babyfoot, des consoles de jeu, des salles de créativité, des conciergeries d’entreprise, … Bref ce qui participe à mettre du lien, du plaisir et du mieux-être.
Or paradoxalement, la souffrance au travail n’a jamais été si forte depuis de nombreuses années.
Les individus doivent maintenant produire avec en plus l’injonction d’être heureux et de le montrer. Sans compter les réunions nombreuses et inefficaces pendant lesquelles rien ne se décide et rien ne se produit pendant que les tâches à réaliser, elles, s’accumulent.
Comme si, malgré les bonnes initiatives pour sortir des process très structurés et contrôlants des années 80 succédant au taylorisme, personne ne s’était poser la question du pourquoi, ni du pour quoi ! Sans presque jamais s’interroger sur le sens de toutes ces actions. Il n’est pas étonnant alors que la plupart des salariés ne sache plus pour quoi, pourquoi, ni pour qui ils travaillent, bref, qu’il ne trouvent pas de sens à leur travail pour la plupart.
Peter Drucker écrivait : « La plus importante raison d’échec dans les entreprises provient d’une réflexion insuffisante de la raison d’être de l’entreprise, de sa mission. ». Bref sur le sens à donner.
Quelques entreprises dans le monde ont d’ores et déjà défini leur raison d’être. Elles devraient être de plus en plus nombreuses, notamment en France, avec les propositions de la Mission Notat-Senard qui préconise aux entreprise de la définir (Cf Article des Echos du 19/03/19).
Le statut d’Entreprise à Mission, dans lequel la raison d’être est centrale, verra probablement le jour à la fin 2019 avec l’entrée en vigueur de la loi PACTE (Plan d'Actions Pour la Croissance et la Transformation des Entreprises).
3 pays ont d’ores et déjà créé un statut dédié aux entreprises à mission : USA dont Hawaï, Porto Rico et l’Italie. 9 pays dont la France étudient actuellement une proposition de loi. Il y a plus de 2 000 Benefit Corporations aux USA (dont Patagonia, Plum Organics ou Kickstarter), plus de 1 000 Public Benefit Corporations enregistrées au Delaware depuis 2016, 140 società Benefit en Italie, 1 entreprise à mission côtée en bourse (Laureate Eductaion) et 7 sociétés françaises expérimentent la société à objet social étendu (Sose) proposée par Mines Paris Tech.
Ces sociétés ont adopté un statut juridique original, permettant de protéger leur modèle de développement hybride, à mi-chemin entre le lucratif et la défense de l’intérêt général.
Ce statut va au-delà du label B-Corp en y intégrant des droits et devoirs pour toutes les parties prenantes. Danone, sous l’impulsion de son PDG, Emmanuel Faber, est d’ailleurs bien décidée à creuser son sillon en obtenant cette certification – un label américain exigeant – pour Danonewave d’ici à 2020, puis à terme pour l’ensemble du groupe.
Ce nouveau statut permettra aux entreprises qui le souhaitent de prendre des engagements réels et de réaliser des actions concrètes dans un monde où chacun aspire à travailler et consommer autrement.
Le réchauffement climatique est plus rapide que prévu, les écarts de richesse creusent toujours plus les inégalités entrainant une partie des citoyens européens vers le replis, l’autre vers la révolte. Le récent manifeste des jeunes pour le climat est le reflet de ces nouvelles générations qui cherchent du sens et intégreront des entreprises qui donnent du sens à leurs actions comme à ce qu’elles produisent en biens ou services.
Oui mais comment faire ?
Mark TWAIN a dit : « Les deux jours les plus importants de votre vie sont le jour où vous êtes nés et le jour où vous découvrez pourquoi ». Nous transposons volontiers cette citation aux entreprises.
Définir sa raison d’être est un premier pas vers l’entreprise à mission. Elle permet à l'entreprise de clarifier le sens profond qu'elle donne à son activité et la manière dont elle définit son utilité pour le monde. Le fait de pouvoir, sans changer de statuts, inscrire sa "raison d'être" est un premier pas vers l'entreprise à mission. C'est un chemin apprenant vers une plus grande responsabilité sociale et environnementale, sans le risque d’opposabilité.
Définir sa raison d’être apporte trois bénéfices majeurs :
- Motivation et engagement : répondre aux besoins et demande ses salariés, clients et consommateurs
- Innovation : ouvrir la possibilité et stimuler la créativité
- Valeurs : rassurer les investisseurs en donnant de la visibilité
Pour la définir, il nous semble que l’Ikigaï, est une méthode des plus adaptée. Transférable de l’individu à l’entreprise, elle permet de clarifier et définir :
La motivation de l’entreprise (ce que vous aimez) : Bien sûr gagner de l’argent, vous développer, faire de la croissance, avoir une belle image, être reconnu, … mais aussi votre ou vos métiers, vos clients, la reconnaissance de votre savoir-faire. On peut faire sans aimer mais on fait beaucoup mieux en aimant ce qu’on fait.
Ses compétences (ce pour quoi vous êtes doués) : Votre métier bien sûr ! mais êtes vous doués dans l’innovation, le management, la relation client, trouver les bons produit … ? réfléchissez collectivement à ce pour quoi vous êtes compétents - L’entreprise Mac Donald est-elle compétente pour fabriquer des Hamburger ou dans l’immobilier ?
Son chiffre d’affaires (ce pour quoi vous êtes payés) : l’argent est l’oxygène de l’entreprise, sans lui pas de vie ! Cependant la manière d’en gagner ou bien simplement identifier du chiffre d’affaires toxique est une vraie question structurante au regard de votre raison d’être.
Son marché (ce dont le monde a besoin) : Rien de plus important pour votre entreprise. réfléchir globalement à ce dont le monde et votre environnement ont besoin. ce pour quoi on vous attend, quels seraient les manques si vous n’existiez pas, …
Aller à la découverte et à la co-construction de sa raison d’être à travers votre Ikigaï est une réponse au pourquoi et au pour quoi de l’entreprise. C’est aussi l’occasion de mobiliser un nombre important de salariés et d’être ainsi dans l’authenticité sans vous raconter d’histoires !
A l’intersection de ces quatre domaines se trouvent les éléments très structurants de votre entreprise : passion, vocation, profession et mission.
En effet, à l’intersection de ce que vous aimez et ce pour quoi vous êtes doué (l’amour du métier) on détermine la passion. Un facteur puissant de motivation et d’engagement.
A la croisée de ce que vous aimez et de ce dont le monde a besoin, vous trouverez la vocation de l’entreprise. Et l’on sent bien ici, l’articulation de la raison d’être, joindre l’utile à l’agréable.
Avec ce pour quoi l’entreprise est douée et ce pour quoi elle est payée, il y a la profession, le sens du professionnalisme et du client.
En associant ce dont le monde a besoin et ce pour quoi l’entreprise est payée, vous définissez la fameuse mission.
Elle est là. Répondre aux besoins des clients et gagner de l’argent. Faire du profit parce que votre offre correspond à la demande. C’est votre mission. Ce que l’entreprise doit faire.
Faites une synthèse de tout et vous trouverez, ce qu’est : la raison d’être de l’entreprise. Une phrase, courte, puissante, pleine de sens et qui parle à toutes et à tous.
En sachant pourquoi vous exister, les consommateurs sauront pourquoi ils ont besoin de vous, vos collaborateurs sauront pourquoi ils travaillent chez vous et comment répondre aux besoins de l’entreprise pour atteindre les objectifs. Ensuite, vous pourrez façonner votre environnement interne pour faire vivre votre mission.
vous aurez alors une entreprise claire dans sa stratégie, dans ses choix, ses actions, ses valeurs et chacun.e pourra y trouver sa place et son sens.
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